La surveillance de l’Air que nous respirons
Juillet 2020 : Résultats des mesures de pesticides dans l’air en Région Sud
Parmi les dernières actualités d’AtmoSud sur l’air, celle sur les pesticides propose un regard un peu attentif sur la situation des pesticides dans l’air en région Sud, à l’issue d’une campagne nationale. Cela permet de se questionner et de se préparer à la future surveillance des résidus de pesticides dans la région.
→ Une campagne nationale de mesures des pesticides sans précédent en France
Ces résultats s’inscrivent dans le cadre de la Campagne Nationale Exploratoire de mesure des résidus de Pesticides dans l’air ambiant (CNEP), réalisée entre juin 2018 et juin 2019 et pilotée par l’Anses, l’Ineris et la fédération Atmo France. Ces travaux sont désormais finalisés et ont été publiés au début du mois de juillet. Les résultats de la CNEP confortent les données produites chaque année par AtmoSud et les autres Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air(AASQA)
→ Quels résultats en région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
3 sites de mesures ont été choisis en région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, plus spécifiquement dans le Vaucluse. Deux sites en arboriculture, Avignon et Cavaillon, et un site en maraichage, Carpentras.
Au total, 45 substances ont été retrouvées sur l’ensemble de la région Sud, dont 26 qui étaient déjà suivies depuis 2012 et 19 nouveaux composés qui ont été évalués pour la première fois (3 n’ont pu être quantifiés). La répartition est homogène entre les 3 catégories avec 15 insecticides, 15 fongicides et 12 herbicides.
→ Ce qu’il faut retenir
• Parmi les herbicides, le glyphosate figure parmi les plus connus du public. En Région Sud, c’est sur le site arboricole de Cavaillon qu’il a été détecté avec la concentration la plus élevée au niveau national (0,156 ng/m3).
• Deux insecticides obtiennent les concentrations les plus élevées (à 0,120ng/m3) parmi les 50 sites nationaux de la campagne: le pyrimicarbe à Carpentras et le phosmet à Cavaillon.
• Pour les fongicides, le folpel est un fongicide essentiellement retrouvé proche des sites viticoles. Carpentras est le 7eme site national en termes de concentrations et le 1er site de maraichage (1,413 ng/m3)
Note technique, actualité pesticides, et communiqué de presse consultables sur le site internet d’AtmoSud via les liens suivants :
· Actu : https://www.atmosud.org/actualite/pesticides-dans-lair-une-campagne-inedite-realisee-en-region-sud
· Note technique : https://www.atmosud.org/publications/resultats-de-la-campagne-nationale-exploratoire-des-residus-de-pesticides-dans-lair
. CP :https://www.atmosud.org/sites/paca/files/atoms/files/cp_communication_pesticides_200722_0.pdf (du 22/07/2020)
15 avril 2020, Édition spéciale Coronavirus :
Les premiers enseignements de cette expérience unique sur la qualité de l’air
Afin de limiter la propagation du virus COVID19, le gouvernement a mis en place des mesures de confinement sur l’ensemble du territoire français depuis mardi 17 mars 2020. Les restrictions de sorties ont généré une baisse importante de la circulation. Les associations s’interrogent sur les effets déjà perceptibles.
Interviews des acteurs du territoire PACA
Qu’observe-t-on sur la pollution de l’air ?
« La baisse du trafic routier engendre une diminution des concentrations d’oxydes d’azote et des traceurs du trafic routier. Cette baisse de la pollution automobile observée dans la région est significative près des grands axes (-50%) mais moins fortes sur les zones urbaines (-30%).
Si les concentrations des particules émises par les véhicules ont baissé, celles issues de la combustion du bois ont quant à elles augmenté. Les particules PM2.5 (particules d’un diamètre inférieur à 2,5μm) ont doublé mais restent tout de même inférieures aux valeurs réglementaires. Nous ne rencontrons actuellement pas d’épisode de pollution.
Atmosud constate sur les stations de fond urbain que d’autres sources participent également aux niveaux de particules dans l’air comme l’activité agricole et la photochimie notamment, qui participent à la formation de particules secondaires.
Pour mieux apprécier la contribution de certaines sources de particules, la mesure de leur concentration en masse est complétée par la mesure du nombre de particules. En effet la concentration «numérique» des particules rend mieux compte de la pollution par les particules ultrafines PUF. Ces dernières, ayant un diamètre très petit, inférieur à 100nm, ne contribuent qu’à la marge à la concentration en masse. Entre les deux périodes (avant et pendant le confinement), une baisse de 40% du nombre de particules (diamètre compris entre 7 et 5000nm) est observée sur le site de Port-de-Bouc, en lien avec la baisse du trafic routier et le ralentissement de l’activité industrielle.
AtmoSud maintient son action de surveillance, de façon responsable, pendant cette période de confinement, en priorisant l’entretien des capteurs répondant aux obligations réglementaires, qui couvrent l’ensemble du territoire, et ceux proches des sites industriels comme par exemple Fos-sur-Mer, Port-de-Bouc, Martigues, Marignane et Berre l’étang. Une partie du réseau de mesure n’est par conséquent pas maintenu et ce, afin de limiter au maximum les déplacements, tout en produisant une information sur l’ensemble du territoire régional. Dans le contexte actuel de crise sanitaire, les équipes d’AtmoSud sont pour la plupart en télétravail et restent donc opérationnelles.
S. Mathiot, AtmoSud.
Qu’en est-il des activités industrielles ?
« Toutes les activités industrielles, sans exception, sont impactées doublement par la crise. La crise sanitaire, bien sûr, qui entraîne une modification radicale de l’organisation du travail, pour protéger les personnes et maintenir lorsque cela est possible le fonctionnement des installations.
Les entreprises ont à faire face à un absentéisme sur site de l’ordre de 40% à 60% suite aux mesures de garde d’enfants, maladies, mises en quarantaine par mesure de précaution et le télétravail a été mis en place à chaque fois que cela est possible ; puis à la crise économique qui en résulte, du fait d’une part, que toutes les capacités de production ne peuvent pas être assurées et d’autre part l’effet domino entre fournisseurs et clients entraînant soit des ruptures d’alimentation en matières premières, soit l’arrêt des commandes de produits.
L’ensemble des activités est donc à régime réduit, pouvant aller de 50% à l’arrêt total selon les cas, avec une situation évolutive. Néanmoins les entreprises se préparent à une reprise progressive qui se fera sous réserve des conditions sanitaires optimales et en fonction du rétablissement progressif des chaines logistiques amont-aval. »
M. Bayard, GMIF
L’État continue-t-il de surveiller ?
« Dans ce contexte particulier, la DREAL a activé son plan de continuité d’activité et l’ensemble de ses agents ont été placés en télétravail depuis le 16 mars 2020. L’inspection des installations classées n’en demeure pas moins active, en particulier dans sa mission d’instruction de demandes d’autorisation, mais également vigilante sur les conditions d’exploitation et le fonctionnement des installations.
Ainsi, elle assure un suivi régulier de l’activité industrielle, des conditions de mise à l’arrêt de certaines installations, du maintien d’activités stratégiques et est amenée à contribuer à la mise en œuvre de nouvelles activités destinées à la gestion de la crise et à la lutte épidémique. Elle poursuit en outre la surveillance des installations industrielles soit par des contrôles à distance principalement documentaires du fait la situation sanitaire, soit par quelques inspections de terrain relatives à des situations particulières ou en lien avec des incidents. »
A. Lion, DREAL PACA
Mardi 15 avril 2020 : La Mairie fait état d’une note d’AtmoSud sur la qualité de l’air en période de confinement.
En résumé :
Une grande amélioration en raison de la diminution du traffic routier et de l’activité industrielle, une petite diminution de la qualité de l’air liée
au brûlages de déchets végétaux par les particuliers,
en situation de confinement
Le document intégral :